Qu’est-ce que la continuité écologique ?
Cette notion a été introduite par la Directive européenne Cadre sur l’Eau et se définit, comme la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri, le bon déroulement du transport naturel des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs biologiques.
La continuité écologique a deux dimensions :
- Une dimension longitudinale, à laquelle font obstacle principalement les barrages
- Une dimension latérale, à laquelle font obstacle les digues ou les enrochements par exemple
Les impacts des barrages sur les cours d’eau
Les ouvrages hydrauliques construits sur le cours d’une rivière, que ce soit des barrages, des seuils, des étangs… perturbent le fonctionnement naturel du cours d’eau. Ils créent un effet « plan d’eau » : écoulements lentiques homogénéisés, réchauffement de l’eau, colmatage du substrat, envasement… Ainsi, ils dégradent la qualité de l’eau et les habitats aquatiques, et sont des obstacles à la continuité écologique.
Conséquences :
- Modification du transit sédimentaire : empêche le bon déroulement du transport naturel des sédiments vers l’aval, donc de l’érosion en aval et une accumulation de matières en amont du seuil, provoquant colmatage et envasement.
- Rupture de la continuité piscicole : empêche la libre circulation des espèces biologiques en perturbant leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri. Cela concerne notamment les poissons migrateurs.
- Interruption des échanges latéraux avec les réservoirs biologiques.
Source : Agence de l’Eau Rhin Meuse
La succession des barrages sur une rivière épuise peu à peu les poissons lors de leur remontée des cours d’eau.
Sur la Tardoire on recense environ 1 ouvrage tous les kilomètres.
Hauteur de chute limite pour une truite : 30 cm
Température létale de la truite : 22-25 °C
Pour aller plus loin :
http://www.onema.fr/sites/default/files/continuite_cours-deau.pdf
http://www.onema.fr/sites/default/files/sensibilisation-revision-des-classements_0.pdf
Contexte réglementaire
La loi française sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA, 2006) et les lois Grenelle 1 et 2 (trame verte et bleue 2009-2010) ont révisé le classement des cours d’eau. Selon l’article L.214-17 du Code de l’environnement, on distingue désormais 2 listes :
Liste | Objectif | Conséquence |
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1 | Préserver des cours d’eau ou tronçons de cours d’eau en très bon état écologique « réservoirs biologiques », dotés d’une riche biodiversité jouant le rôle de pépinière nécessitant une protection complète des poissons migrateurs amphihalins. |
Interdiction de construire tout nouvel obstacle à la continuité écologique, quel que soit l’usage. |
2 | Restaurer des cours d’eau pour lesquels il est nécessaire d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs. | Obligation de mise en conformité des ouvrages au plus tard dans les 5 ans après publication de la liste. |
Sur le bassin Adour-Garonne, les arrêtés de classement des cours d’eau ont été publiés le 07/10/2013.
Les cours du Bandiat et de la Tardoire en Haute-Vienne sont classés en Liste 1 et en Liste 2.
Cela signifie que les propriétaires doivent mettre aux normes leur ouvrage afin d’assurer la continuité écologique au droit de leur ouvrage.